
Recrutement forcé d’adolescents à Juba et transfert vers des camps près de la frontière soudanaise
Traduction : Dr. Abdelrahman Kamal Shomeina
Des rues de Juba aux camps d’entraînement secrets… Des arrestations forcées d’adolescents
Une enquête de Radio Tamazuj a révélé un acte de recrutement non déclarée menée par les forces de sécurité du Soudan du Sud, qui cible les adolescents dans les rues de la capitale Juba et d’autres villes, et les transfère vers des sites d’entraînement militaire éloignés dans le Haut-Nil, près de la frontière soudanaise.
Récemment, vingt-trois garçons et jeunes hommes, dont la plupart sont au milieu de l’adolescence, sont arrivés dans le comté de Nyerol, dans l’État de Jonglei, après avoir fui d’un camp d’entraînement militaire secret dans l’État du Haut-Nil.
Les fugitifs disent avoir été arrêtés à Juba lors d’une opération conjointe de la police et de l’armée, présentée initialement comme un acte de lutte contre la criminalité, mais que les familles décrivent maintenant comme une campagne d’arrestation arbitraire croissante.
Wani, âgé de dix-sept ans, a déclaré avoir été arrêté en novembre 2025 alors qu’il travaillait comme conducteur de tuk-tuk à Juba. Il a été transféré à la caserne militaire de Jamos, puis à bord d’un camion avec environ 300 autres personnes avant d’être transporté par avion à Malakal. De là, le groupe a été transféré à Qalashil, où se trouve un camp d’entraînement militaire créé pour le recrutement forcé des jeunes.
“Nous mangions rarement et le traitement était très dur”, a-t-il déclaré. “Vingt-cinq d’entre nous se sont échappés, mais un n’a pas survécu- il a été abattu et tué, et deux autres ont été arrêtés et renvoyés au camp d’entraînement”.
Il a ajouté qu’avant le début de l’entraînement militaire, les recrues été séparées selon leur appartenance ethnique : “Il y avait 33 Nuer, 15 Bari, 12 Shilluk et d’autres des communautés Dinka et Equatoria”.
Le groupe a finalement fui et s’est rendu au mouvement populaire de l’opposition dans le comté de Nyerol, qui les a soignés de la déshydratation avant de planifier de les remettre à une agence des Nations Unies.
Le gouverneur de Nyerol, Peter Gatkuoth, a confirmé l’arrivée de vingt-trois personnes, ajoutant : “Ils sont épuisés et reçoivent des soins. Ensuite, nous les remettrons aux Nations Unies pour retrouver leurs familles”.
Des récits de familles à Juba suggèrent que l’opération va au-delà du recrutement forcé, certains décrivant un système d’arrestation arbitraire et de demande de rançon par forces de sécurité.