Le Soudan au conseil des droits de l’homme : « Les Forces de soutien rapide sont une organisation terroriste et les Émirats arabes unis sont complices de crimes de guerre »

 

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Genève – Échos soudanais

Traduction : Dr. Abdelrahman Kamal Shomeina

Le gouvernement soudanais a appelé le conseil des droits de l’homme des Nations Unies à désigner la milice des Forces de soutien rapide comme organisation terroriste, tenant les Émirats arabes unis pour responsables du soutien aux crimes commis par cette milice pendant le conflit armé qui dure depuis avril 2023.

Lors d’une présentation orale à la commission d’établissement des faits lors de sa 59e session à Genève, le procureur général soudanais Al-Fateh Mohamed Issa Tayfour a déclaré que les Forces de soutien rapide avaient commis un génocide, des crimes contre l’humanité et des crimes de guerre dans plusieurs régions, notamment à Geneina, Al-Jazirah, Al-Obeid et au Darfour.

Il a en plus accusé les Émirats arabes unis de recruter et de financer des mercenaires étrangers originaires de plus de douze pays pour soutenir la milice, en violation flagrante du droit international et de la Charte des Nations Unies.

Selon le procureur général, la commission nationale d’enquête a documenté le meurtre de 28.613 personnes et les blessures de 43.575 autres, en plus du recrutement forcé de 9.000 enfants. 14.506 cas de disparitions forcées ont également été enregistrés et 965 fosses communes ont été découvertes, marquant l’une des violations les plus horribles de l’histoire moderne du Soudan.

Tayfour a ajouté que les Forces de soutien rapide ont mené des opérations de liquidation de prisonniers et attaqué systématiquement des biens civils à l’aide de drones, ciblant des abris, des hôpitaux, des aéroports, des centrales électriques, des prisons et Port-Soudan.

Le procureur général a souligné l’indépendance du comité national. Et son engagement envers les normes internationales de justice, soulignant que les enquêtes ont couvert diverses zones de conflit, et que 3.997 cas ont été déférés aux tribunaux, avec des décisions rendues dans 1.093 d’entre eux, tandis que 619 accusés ont été déclarés fugitifs.

Il a également noté que le comité avait contacté six pays pour extrader 17 suspects soupçonnés de se trouver sur leur territoire, appelant à une coopération régionale et internationale pour poursuivre les personnes impliquées, récupérer les biens pillés et aider les victimes. Tayfour a accusé les Émirats arabes unis de commettre des violations systématiques par le biais de leur soutien militaire et logistique aux Forces de soutien rapide, appelant la communauté internationale à condamner son comportement et à le tenir juridiquement et financièrement responsable, notamment en versant des indemnisations aux personnes touchées.

Le procureur général a conclu son appel au conseil en demandant la fin du mandat de la commission internationale d’établissement des faits et en soutenant la Commission nationale soudanaise, la considérant comme la plus qualifiée pour mener à bien les tâches d’enquête et de poursuite. Il a souligné que le système judiciaire soudanais possède les compétences et les capacités nécessaires pour rendre justice et prévenir l’impunité.