Tragédie d’El Fasher : les habitants de la ville mangent de la nourriture animale pour survivre

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Traduction : Dr. Abdelrahman Kamal Shomeina

Au milieu du siège étouffant imposé par la milice des Forces de soutien rapide, des milliers d’habitants d’El Fasher ont été contraints de moudre et de cuire des aliments pour animaux (ambaz) comme alternative au maïs et au mil, dans une tentative désespérée de survivre.
El Fasher, transformée en ville fantôme par la guerre qui dure depuis plus d’un an, est aujourd’hui confrontée à une famine dévastatrice qui menace ses habitants en raison de l’épuisement des ressources alimentaires de base et du manque d’eau potable. Les habitants ont confié à Asharq Al-Awsat qu’ils n’avaient d’autre choix que de transformer des aliments pour animaux en bouillie pour lutter contre cette faim mortelle.
Le gouverneur du Nord du Darfour, Al-Hafiz Bakhit, a reconnu que « la situation humanitaire à El Fasher était devenue insupportable », soulignant que les prix des céréales avaient atteint des niveaux sans précédent. Un quart de gramme de farine de mil coûte environ 500,000 livres soudanaises, tandis qu’un sac de mil coûte environ 4,5 milliards de livres.
De son côté, Adam Rijal, porte-parole de la coordination générale pour les réfugiés et les personnes déplacées au Darfour, a qualifié le siège et la famine de « crime odieux », appelant la communauté internationale à intervenir immédiatement pour mettre un terme à cette catastrophe humanitaire qui dévaste sans pitié la population.
Alors que les organisations caritatives interrompent ou presque la distribution de repas gratuits en raison des prix élevés, les habitants d’El Fasher sont confrontés à un sort sombre, sans aucune solution interne ou externe à l’horizon.