The Guardian : La communauté internationale et les États-Unis sont impuissants à arrêter les Émirats arabes unis

 

Traduction : Dr. Abdelrahman Kamal Shomeina

Le massacre d’El Fasher, perpétré par les milices des forces de soutien rapide, était attendu depuis longtemps. Les événements qui se sont déroulés dans la ville après sa chute aux mains de ces forces suivent un schéma familier déjà observé au Soudan et dans d’autres pays africains comme le Rwanda et le Libéria, où des massacres organisés sont commis, ciblant des groupes ethniques spécifiques, les auteurs documentant eux-mêmes les violences qu’ils commettent.

Ce fait a été mentionné dans un article publié par le journal britannique The Guardian, écrit par Carlos Murphy et Rachel Savage, qui ont attiré l’attention sur le fait qu’en 2023, environ 15,000 civils ont été tués dans la ville d’El Geneina, capitale de l’État de l’ouest du Darfour, la plupart appartenant au groupe non arabe Masalit, lorsque la milice a pris le contrôle de la ville.

Les auteurs ont constaté que les combattants ont mené des opérations de porte-à-porte à El Geneina, incendiant maisons et camps de personnes déplacées. En avril 2025, la milice a tué plus de 1,500 civils en 72 heures dans le camp de Zamzam, au sud d’El Fasher. Ces massacres ont provoqué le déplacement de centaines de milliers de civils, et de nombreuses personnes sont toujours portées disparues.

Avertissements antérieurs

Le rapport indique que des organisations humanitaires et des observateurs internationaux ont mis en garde contre un bain de sang imminent 18 mois auparavant, précisant que les analyses portant non pas sur la question de savoir si le massacre aura lieu, mais sur celle de savoir quand.

Cependant, selon les auteurs, la communauté internationale n’a pris aucune mesure dissuasive et les avertissements sont restés de simples déclarations formelles sans mise en œuvre réelle, que ce soit par le biais de sanctions ou de véritables pressions politiques.

Le rapport indique que la guerre civile au Soudan, qui a éclaté suite à la lutte de pouvoir entre l’armée régulière dirigée par le lieutenant-général Abdel Fattah al-Burhan et les milices des Forces de soutien rapide rebelles contre l’armée, dirigées par Mohamed Hamdan Dagalo, connu sous le nom de Hemedti, deux ans après le début du conflit, 13 millions de personnes ont été déplacées, dont la moitié avait un besoin urgent d’aide alimentaire, faisant de cette crise l’une des pires catastrophes humanitaires au monde.

Les experts affirment que mettre fin à cette milice exige une réelle pression internationale sur les pays qui la soutiennent, et la communauté internationale, y compris que les États-Unis, reste incapable d’agir au-delà de la simple émission de condamnations officielles.

L’armée s’était auparavant retirée de villes comme El Fasher et El Geneina, abandonnant les habitants à leur sort, ce qui a facilité les massacres, les pillages et les enlèvements perpétrés par les Forces de soutien rapide.

Les auteurs ont affirmé que la milice avait documenté les vidéos comme un outil de guerre psychologique, tandis que des experts et des analystes ont utilisé des images satellites et des images d’archives pour confirmer que des massacres ont eu lieu dans des hôpitaux, des quartiers résidentiels et des camps de personnes déplacées.

Les communications étant presque totalement coupées, il était difficile d’estimer le nombre de victimes : environ 260,000 personnes se trouvaient à l’intérieur d’El Fasher au moment de sa chute, et plus de 35,000 personnes ont été déplacées des zones voisines.

Une véritable pression internationale est nécessaire.

Les auteurs citent également que des experts affirmant que la solution pour mettre fin aux agissements de cette milice exige une réelle pression internationale sur les pays qui la soutiennent, en lui fournissant armes et soutien logistique.

Ils ont conclu leur reportage en déclarant : « Ce qui s’est passé aujourd’hui à El Fasher reflète le cycle de violence bien connu au Soudan, avec l’inaction manifeste de la communauté internationale, et confirme que ces massacres étaient parfaitement prévisibles. »