
Le président érythréen : La sécurité de la navigation en mer Rouge est la responsabilité des pays riverains
Traduction : Dr. Abdelrahman Kamal Shomeina
Le président érythréen Isias Afwerki a déclaré que l’autorisation d’établir des bases militaires dans la région de la mer Rouge n’était qu’un prétexte à l’instabilité et que les populations de la région sont responsables de la sécurité de la navigation sur cette voie maritime internationale vitale, sans qu’il soit nécessaire que des puissances extérieures jouant ce rôle.
Dans une interview télévisée accordée à la chaîne Caire News Channel en marge de sa visite en Égypte, Afwerki a expliqué que « l’intégration entre les pays riverains de la mer Rouge est extrêmement importante et nécessite la mise en place de mécanismes conjoints pour renforcer la coopération ».
Il a aussi souligné « la capacité de la Somalie à protéger ses côtes, en plus de l’Érythrée, du Yémen, de Djibouti et du Soudan et que les complexités de la région résultent du recours à des solutions extérieures au lieu du renforcement des efforts locaux. »
Il a signalé que « l’importance géopolitique de la mer Rouge ne justifie aucune intervention extérieure ; cette vision érythréenne est parfaitement en phase avec celle de l’Égypte », ajoutant : « La convergence des points de vue entre les pays ne relève pas des choix des gouvernements, des présidents ou des partis politiques. » Elle reflète plutôt les intérêts des peuples de la région, et chaque gouvernement doit avoir une vision claire de sa capacité à protéger ce principe fondamental et à contribuer au renforcement de la coopération régionale. »
A noter que le président érythréen s’est entretenu avec son homologue égyptien Abdel Fattah al-Sisi, en marge de sa visite en Égypte pour participer à l’inauguration du « Grand Musée égyptien », selon un communiqué publié par la présidence égyptienne.
La réunion a notamment mis l’accent sur l’importance de renforcer la coopération afin d’assurer la sécurité de la mer Rouge et d’éviter toute perturbation de la navigation sur cette voie navigable vitale.
Le président égyptien a souligné la nécessité d’intensifier la coordination entre l’Égypte et l’Érythrée, ainsi qu’avec les États arabes et africains, afin de contribuer à la consolidation de la sécurité et de la stabilité dans cette région.
Dans son entretien avec la chaîne égyptienne, Afwerki a aussi cité que « les pays de la Corne de l’Afrique sont capables de résoudre leurs problèmes localement si on leur donne la possibilité et les approches réfléchies sont mises en œuvre pour aborder ces questions sans se laisser entraîner dans des divisions ethniques ou tribales ni dans des politiques vouées à l’échec ». Il a ajouté que « les peuples de la région éprouvent des difficultés à construire des États dotés d’institutions souveraines en raison de ces divisions ».
Il a déclaré que « la coopération bilatérale et collective entre les pays de la Corne de l’Afrique est impérative pour parvenir à la croissance, à la prospérité et à la stabilité », soulignant que les relations entre l’Égypte et l’Érythrée sont des relations stratégiques spéciales visant l’intégration et une coopération globale afin de changer la réalité des crises et des troubles que connaît la région.
Mémorable que ces déclarations interviennent quelques jours après le discours d’Aby Ahmed au parlement éthiopien, dans lequel il a appelé à une coopération entre les pays du bassin du Nil, l’Éthiopie, le Soudan et l’Égypte, concernant le « Grand barrage de la Renaissance éthiopienne », ainsi qu’ une coopération avec l’Érythrée pour obtenir un accès à la mer pour son pays enclavé.
Le président érythréen a évoqué les récents développements au Soudan après la chute d’El Fasher dans la région du Darfour devant les Forces de soutien rapide, soulignant que « la stabilité et la sécurité du Soudan sont essentielles pour assurer l’équilibre et la sécurité dans la Corne de l’Afrique, et que toute instabilité dans ce pays pourra exacerber les tensions dans les pays voisins et affecter directement la sécurité régionale ».