
Journal colombien : Le recrutement de mercenaires en Colombie pour les Émirats arabes unis et les milices continue
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Traduction : Dr. Abdelrahman Kamal Shomeina
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Qui est le propriétaire émirati de la société de recrutement de mercenaires au Soudan ?
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Quel est le secret de sa relation avec l’armée ougandaise ?
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Les Émirats arabes unis acheminent au Darfour des mercenaires ayant participé à la guerre russo-ukrainienne.
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Officier colombien : Des opérations de transport d’armes et de mercenaires sont menées via Bossaso, en Somalie, jusqu’à Nyala.
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Un mercenaire colombien révèle des détails sur l’importante pénurie d’effectifs dans les rangs de la milice.
Une enquête du journal colombien La Silla a révélé de nouvelles informations sur l’implication de mercenaires colombiens dans la guerre au Soudan, recrutés par les Émirats arabes unis et la milice des Forces de soutien rapide pour combattre et entraîner des mercenaires au Darfour.
Un mercenaire colombien, se faisant appeler César par crainte de représailles, et ancien officier de l’armée colombienne, a confirmé qu’il entraînait des enfants âgés entre 12, 11 et 10 ans pour les Forces de soutien rapide.
Recrutement et formation des enfants :
César a raconté à La Silla qu’il avait été envoyé comme formateur dans des camps d’entraînement près de Nyala. Il a expliqué que le nombre d’enfants stagiaires variait entre 1,000 et 3,000, avec des jeunes d’une vingtaine ou d’une trentaine d’années.
Le journal a précédemment révélé l’arrivée de 300 mercenaires colombiens au Darfour pour combattre aux côtés des milices. Certains d’entre eux, se faisant appeler les « Loups du désert », avaient été trompés et recrutés par le colonel colombien à la retraite Alvaro Quijano pour une société de sécurité émiratie appelée Global Security Service Group, propriété de l’Émirati Mohammed Hamdan Al Zaabi.
Poursuite du recrutement de mercenaires :
La Silla a confirmé que malgré les déclarations du président colombien rejetant les opérations de mercenaires, les opérations de recrutement se poursuivent. Le journal a en plus ajouté que les colombiens ont commis un nouveau crime de guerre en recrutant et en entraînant des enfants pour la guerre.
César a révélé qu’il était arrivé au Darfour plus tôt cette année et qu’il en était reparti quelques semaines plus tôt. Il a admis ne pas avoir été piégé et avoir disposé de suffisamment d’informations sur la mission qu’il effectuera pour les Forces de soutien rapide. Il a expliqué que former des enfants était une tâche ingrate, mais qu’il le faisait pour l’argent, a-t-il ajouté.
Guerre d’Ukraine :
César a révélé sa participation à la guerre de l’armée ukrainienne contre la Russie. Il a expliqué avoir quitté la guerre russo-ukrainienne après avoir vu de nombreux Colombiens tomber morts sur le champ de bataille. Il a expliqué avoir rejoint la milice des Forces de soutien rapide, estimant que cette guerre était moins dangereuse que la guerre russo-ukrainienne.
César a confirmé la présence de nombreux soldats colombiens ayant quitté la guerre en Ukraine pour se rendre au Soudan en quête d’argent et d’un front plus facile. César a expliqué que sa principale mission au Soudan consiste à assurer la sécurité sur la piste de l’aéroport de Nyala.
Nyala et Bosasso :
César a révélé que tous les colombiens entrent au Darfour par l’aéroport de Nyala, puis repartent par avion vers le port de Bosasso en Somalie, sous le contrôle émirati. Il a affirmé que les Émiratis livrent des armes et du matériel depuis Bosasso aux milices du Darfour via l’aéroport de Nyala. Le journal a révélé que César a enregistré de nombreuses vidéos d’avions émiratis atterrissant à l’aéroport de Nyala, chargés d’armes.
Entraînements :
Dans le même contexte, César a révélé avoir mené des entraînements dans quatre camps de milices situés à quelques kilomètres de Nyala, dans la région de Tombouctou, à 30 kilomètres au sud de Nyala. Il a expliqué que ces entraînements ne durent que quatre à cinq semaines et réunissent entre 50 et 70 militaires colombiens.
Il a souligné qu’ils sont formés à la guerre et au maniement des fusils d’assaut, des mitrailleuses et des RPG, puis ils sont transférés au front.
Pénurie de milice :
Quant à lui César, a confirmé l’importante pénurie numérique dans les rangs de la milice, qui s’est fortement accentuée ces derniers mois. Il a reconnu que la milice déploie sur le terrain du personnel non formé, ne sachant que tirer et manquant d’entraînement.
César a révélé qu’il avait été transféré aux Émirats arabes unis avant d’entrer au Soudan pour suivre une formation au pilotage de drones. Il a dénoncé les mesures de sécurité strictes mises en place par les Émiratis aux Émirats arabes unis et à Bosasso, interdisant de prendre des photos ou d’utiliser leurs téléphones portables, régulièrement contrôlés pour éviter toute fuite d’images.
Concernant les raisons de son départ du Soudan, César indique qu’il arrive qu’ils ne reçoivent pas leur salaire pendant un mois ou que celui-ci, qui s’élève à 2,600 dollars par mois, soit déduit. Il explique qu’ils résilient leurs contrats s’ils se plaignent de retards de salaire ou de déductions, et qu’ils déduisent également les frais de transport aérien.
Dans la même artère, le journal colombien a révélé que l’entreprise émiratie envoie davantage de mercenaires au Darfour pour combattre ou entraîner des enfants à se battre.
Le mystérieux Émirati :
Le journal révèle des informations supplémentaires sur le propriétaire de la société émiratie qui recrute des mercenaires pour la milice d’Hemedti dirigée par l’Émirati Mohammed Hamdan Al Zaabi, dont le nom apparaît dans des documents commerciaux et des certificats gouvernementaux. Hamdan Al Zaabi est un Émirati discret dont le nom a été mentionné dans un article du New York Times en 2019.
En tant que propriétaire, il a contribué à la propagande de la milice contre la révolution de décembre au Soudan. Son agence de publicité opère dans la Media Production City, propriété des Émirats arabes unis, à Dubaï. Parmi les autres objets saisis chez Hamdan figuraient un dépliant et des photos publiés par les Forces de défense du peuple ougandais (UPDF). Il apparaît sur la photo avec le commandant de l’armée ougandaise, le général Bakasumba, en juin 2024, le remerciant, ainsi que les Émirats arabes unis, pour la formation qu’il a dispensée à l’armée ougandaise.
La Silla a révélé que le colonel colombien responsable du recrutement de mercenaires colombiens réside aux Émirats arabes unis. Il a changé le nom de sa précédente entreprise enregistrée en Colombie, Phoenix, en une autre, enregistrée au Panama, appelée Global Staffing SA, dont le site web propose des emplois dans la sécurité en Afrique comme « outil de recrutement de mercenaires ».
Procès des mercenaires en Colombie :
Dans le même contexte, Jean-Baptiste Gallopan, chercheur de Human Rights Watch, a confirmé à La Silla que le recrutement d’enfants de moins de 15 ans constitue un crime de guerre. Il a appelé le gouvernement colombien à poursuivre les anciens soldats colombiens qui ont entraîné des enfants soudanais à combattre contre l’armée soudanaise.
Pendant ce temps, Justin Lynch, un chercheur américain qui suit de près la guerre au Soudan et qui est directeur du Conflict Insights Group, a révélé que la milice des Forces de soutien rapide manque cruellement de personnel, recrute de force des enfants et attaque les villages qui envoient des hommes ou des garçons rejoindre ses rangs.