Dr. Ali Askuri aux (échos soudanais) : Hemeti est fini… et les « Forces de la liberté et du changement » lui ont fourni une couverture politique … Le Soudan a besoin de technocrates sous la supervision de l’armée

 

Dialogue – Échos soudanais

Traduction : Dr. Abdelrahman Kamal Shomeina

Dans une interview honnête accordée aux (échos soudanais), le politicien  Dr. Ali Askuri a lancé une large attaque contre les forces politiques, en les accusant de ne pas avoir présenté de véritable plan pour faire face à la catastrophe nationale actuelle.

Il a en plus appelé à la composition d’un gouvernement technocratique soutenu par l’armée et a révélé de graves implications concernant l’apparition  et la création des forces de soutien rapide, le rôle des Émirats arabes unis dans la guerre et l’importance de lancer un dialogue national global.

Échec politique complet et monopole de la scène par les forces de la liberté et du changement (GAHAT)  abréviation prise du nom arabe :

Dr. Ali Askuri a déclaré que les forces de la liberté et du changement ne méritent pas ce nom car elles ne produisent pas d’idées ou de programmes, mais émettent seulement des déclarations. Il a affirmé  que les partis politiques soudanaises sont incapables de mener un véritable dialogue national.

Dr. Askuri  a laissé entendre dans son discours que  « Liberté et Changement » ne  fournissait une couverture politique à Hemeti seulement  mais il s’agissait plutôt de la  partie  externe qui soutenait la milice, ayant  une harmonie claire entre eux, et Jaafar Hassan a dit dans un enregistrement : (Le 11, si nous reprenons le pouvoir, quelqu’un sera là), et c’est une preuve suffisante,  dont  les  liens  entre les forces de la  liberté et  du changement et les forces extérieures étaient  clair.

Il a  en plus déclaré que Yassir Arman a disparu après que l’armée ait libéré la ville  Singa parce qu’il avait réalisé que l’équation était terminée parce qu’ il est  une personne très exclusive  et lié à la communauté internationale et aux agences de renseignement, et fait partie d’un projet politique fermé qui ne reflète pas la réalité de la rue soudanaise.

Le complot visant à tuer John Garang :

Dans un aspect historique remarquable,  Dr Askari a parlé de son expérience avec Dr. John Garang, affirmant que la conspiration impérialiste mondiale était derrière son meurtre. Il a souligné que les puissances mondiales ne veulent pas de leaders intellectuels en Afrique et que Garang représentait un modèle pour le projet du Nouveau Soudan, qui, s’il avait continué, le Soudan a pu éviter les crises actuelles. Il a ajouté que son assassinat est survenu après sa forte apparition publique à Khartoum, chose qui a arrangé les forces nationales et étrangères.

Depuis 2013 : les forces de soutien rapide ont commencé à tuer des manifestants :

Dr. Askori estime que la guerre actuelle n’a pas commencé en 2023, mais plutôt lorsque la milice des forces de soutien rapide est entrée en scène en 2013 et a confronté des manifestants pacifiques au meurtre, contrairement à ce que faisaient la police et l’armée. Et il a dit que dès le début, Hemeti s’est vu comme une armée parallèle à l’État, et il a déclaré explicitement que le gouvernement viendrait s’il créait une armée.

Il a également souligné qu’Abdel Rahim Dagalo avait révélé très tôt les intentions du coup d’État dans une déclaration célèbre : « Homme (General Abd-Alfatah AL-burhan), remets le pouvoir », soulignant que la milice avait « une intention préméditée » de renverser l’armée et l’État.

Hemeti est fini… et la milice a commis des sauvageries qui ont dépassé celles des Tatars :

Dr. Askari est absolument convaincu qu’Hemeti est mort, citant de son absence totale de la scène et parmi les soldats depuis le début de la guerre, déclarant : « Même s’il est vivant, il n’a aucune valeur politique ou de leadership. »

Il a également décrit la milice comme ayant commis des crimes et des violations horribles, affirmant : « Les Tatars n’ont pas violé les femmes âgées… mais les forces de soutien rapide n’ont quitté  personne. »

Les Émirats et l’Occident : des intérêts sans responsabilité :

Dr. Ali Askuri a accusé les Émirats arabes unis de financer la milice, affirmant que l’Occident ne les  condamnerait pas en raison de ses intérêts commerciaux et d’investissement, notamment en Europe. Il a souligné que les forces occidentales n’étaient pas au courant de l’existence d’autres forces soudanaises en dehors des  forces de la liberté et du changement.

Et il a participé à une initiative dirigée par  Dr. Al-Tijani Sisi et Nour El-Daim Taha,  visitant Londres, Paris et Bruxelles pour présenter une initiative avec une vision politique alternative et nous l’avons  présentée à ces pays et nous avons constaté qu’ils avaient un arrière-plan dans l’initiative, mais les forces de la liberté et du changement ne voulaient pas.

Défis externes et crise du soutien international :

D.r Askouri a critiqué l’incapacité des forces politiques à construire des relations étrangères équilibrées qui servent les intérêts du Soudan, soulignant que l’État manque d’une vision à long terme des relations internationales. Il a déclaré : « Notre volonté politique est limitée et nous ne savons pas distinguer nos amis de nos ennemis. » Il a aussi critiqué l’absence de centres de recherche ou de conseils consultatifs pour mener cette réflexion, spécialement  sur les sujets sensibles comme la contrebande d’or et la répartition des richesses.

Les partis sont fragmentés… et la démocratie ne se résume pas seulement aux élections :

Dr. Askouri estime que la véritable démocratie est absente au Soudan, où elle se limite aux boites de vote, où il n’existe pas de culture d’accepter les différentes opinions ni d’environnement éducatif propice à la pensée critique.

Il a attiré l’attention sur la désintégration des partis, soulignant que le parti Oumma était devenu une secte bien divisée  qui n’avait pas de vision claire après la mort de l’imam Sadiq al-Mahdi  et  n’a pas encore réussi à changer le chef et ne connait pas le mécanisme par lequel le chef du parti sera  démis de ses fonctions.

Dr. Askouri a demandé : « Où est le Parti communiste ?! » Depuis le début de la guerre, aucune déclaration ni vision  claire n’a été émise concernant la guerre en cours, et les Baathistes et leurs organisations sont les mêmes, tandis que les islamistes sont également différents.

Dr. Askouri a décrit le Parti du Congrès soudanais comme un parti d’un seul homme (Khaled Silk) et un parti de déclarations et de  chaine de médias, et n’a pas aucune influence.

Dr. Askouri a déclaré que l’armée est une composante fondamentale de l’État et que la guerre est une question fondamentale. Il a également déclaré qu’il soutenait la composition d’un gouvernement technocratique sous la supervision de l’armée, capable d’opérer, travailler et réaliser selon un programme convenu entre l’armée et les forces politiques, et pour lui, il n’est pas d’accord   à la tenue d’élections après deux ans, car le pays souffre des besoins essentiels : eau, hôpitaux et écoles….

La fonction publique s’effondre… et le salaire n’inclut même pas un sac de légumes :

Dr. Askouri a parlé de la corruption et de la stagnation dans les institutions de l’État, affirmant que la fonction publique n’est plus attrayante et que les salaires actuels ne suffisent même pas à acheter les produits de première nécessité. « Mon salaire est de 19 000 livres. Je ne peux pas acheter un gallon d’essence », a-t-il déclaré, appelant à une réforme globale commençant par la formation et se terminant par des salaires équitables.

Appel à un dialogue national global :

En conclusion de son intervention,  Dr. Askouri a appelé au lancement d’un dialogue soudanais global sous les soutiens et les supervisions des forces nationales efficaces, un dialogue  qui n’exclut personne et réunit les forces politiques actives et les forces armées.

Ce dialogue cherche et vise à établir un nouvel État capable de surmonter toutes les crises politiques et économiques.  Il a souligné que tout projet de paix et de stabilité ne réussira pas sans un large accord politique basé sur des concessions et des intérêts nationaux, pas sur des agendas étroits. Il a également souligné que les partis doivent faire preuve de plus de flexibilité.