
Général Hatem Bashat : « La séparation du Darfour est un objectif caché de la guerre au Soudan, et les forces du soutien rapide sont un outil de mise en œuvre de ce plan »
Traduction : Dr. Abdelrahman Kamal Shomeina
Le général Hatem Bashat, ancien chef de la commission des affaires africaines au conseil égyptien des représentants et ancien consul d’Égypte au Soudan, est un observateur de premier plan aux affaires soudanaises, affecté d’une vaste expérience de terrain et diplomatique dans les affaires africaines. Il révèle des faits intéressants dans une longue interview.
Plan de division du Soudan : du sud à l’ouest :
Alors que la guerre au Soudan entre dans sa troisième année, la situation devient de plus en plus complexe, les initiatives internationales et régionales ne pas parvenir à contenir le conflit.
Le général Hatem Bashat estime que la guerre en cours n’est pas simplement un conflit interne, mais plutôt un plan délibéré visant à démanteler le Soudan, ciblant spécifiquement la séparation la région du Darfour à l’ouest du pays, surtout après le retour des forces du soutien rapide à la région, qui représente son incubateur tribal, semblable au scénario de la séparation du sud, selon des rapports internationaux.
Bashat estime qu’il existe une intention annoncée et non annoncée qui pointe vers un plan à long terme visant à diviser le Soudan en cinq régions indépendantes.
Soutien rapide et gouvernement fantôme : la plus grande menace pour l’unité du Soudan :
Bashat voit que les forces du soutien rapide cherchent à consolider leur présence dans l’ouest du Soudan et éventuellement à y déclarer un gouvernement parallèle, ce qui constituerait une menace réelle pour l’unité et la sécurité nationale du Soudan. Il souligne que ce scénario serait plus dangereux que la déclaration d’un gouvernement étranger à Nairobi par exemple, surtout en prenant en considération le soutien secret donné à la milice.
La sécurité nationale d’Égypte au cœur de la crise soudanaise :
Bashat a tout à fait souligné que la guerre au Soudan ne vise pas seulement l’intérieur du pays, mais représente également une menace directe pour la sécurité nationale égyptienne, compte tenu les relations géographiques et stratégiques profondes entre les deux pays. Il a fixé que l’Égypte est contrairement à de nombreux pays, elle n’est pas intervenue dans le conflit soudanais et n’a soutenu aucune partie avec des armes, en accueillant au contraire, les soudanais sur son territoire et soutient l’unité des institutions de l’État.
Échec de la communauté internationale et la connivence cachée :
Bashat a accentué sur la communauté internationale qui a ignoré la crise soudanaise au profit d’autres conflits tels que ceux d’Ukraine et de Gaza, chose qui a contribué à l’escalade du conflit. Il a également indiqué que certaines parties internationales profitent du chaos actuel au Soudan, en particulier les forces occidentales qui ciblent au profit des ressources du pays, telles que l’or, l’uranium et la gomme arabe.
Corne de l’Afrique et la mer Rouge : les intérêts égyptiens menacés :
Le général Bashat a évoqué le danger des tensions en mer Rouge pour la sécurité de la navigation internationale, soulignant que l’Égypte rejette toute présence de forces non littorales dans la sécurisation de la mer Rouge. Il a souligné l’importance de la coopération avec les pays de la corne africaine, tels que la Somalie, Djibouti et l’Érythrée, pour renforcer la sécurité régionale.
Le barrage éthiopien de la renaissance : une menace directe pour le Haut Barrage et les eaux du Nil :
Bashat a souligné que le barrage de la renaissance ne vise pas seulement le développement de l’Éthiopie, mais constitue plutôt un projet politique visant à faire du tort à l’Égypte et au Haut Barrage en particulier. Il a expliqué qu’un ancien centre américano-éthiopien avait élaboré des plans pour construire une série de barrages, mais que la nature de montagne avait provoqué la rupture de la plupart d’entre eux, rendant le barrage de la renaissance lui-même vulnérable à l’effondrement, ce qui serait une catastrophe pour le Soudan et l’Égypte.
La diplomatie égyptienne en Afrique : retour en force sous la direction de Sissi :
Le général Bashat a salué le rôle que joue l’Égypte, sous la direction du président Abdel Fattah el-Sisi, dans la restauration de son influence africaine à travers des visites fréquentes et une coopération parlementaire et économique.
Il a souligné que le Caire adopte une approche équitable au sein de l’union africaine et renforce les partenariats avec les pays du continent sans exploiter les dossiers de différends tels que le barrage de la renaissance.