
Jibril Ibrahim : (Hemedti est comme un poisson) une personne ignorante qui ne comprend pas la gouvernance et l’administration de l’État
Traduction : Dr. Abdelrahman Kamal Shomeina
Lors de sa rencontre avec la communauté soudanaise à Moscou, le ministre des Finances, Gibril Ibrahim, a déclaré que la situation au Soudan n’est pas simplement une guerre entre l’armée et les milices des Forces de soutien rapide, ni même une guerre entre les Émirats arabes unis, comme certains la prétendent. Il s’agit plutôt d’une guerre mondiale globale visant à remodeler le Moyen-Orient dans le cadre d’un projet occidental plus vaste.
Gibril a expliqué que les habitants d’El Fasher souffrent des conditions humanitaires extrêmement difficiles, certains étant contraints de manger des peaux de bêtes. Il a précisé que le blocus ne se limite pas à El Fasher, mais concerne également les régions de Kadugli, Dilling et Babanusa.
Il a souligné que l’armée avait réalisé des progrès significatifs lors des récents combats, libérant la capitale et plusieurs États. Il a ajouté que les forces armées étaient en voie de libérer l’ensemble du pays et d’atteindre le Darfour.
Dans le même ordre d’idées, Gibril a déclaré à propos du chef de milice, Mohamed Hamdan Dagalo (Hemedti), qu’il ne comprenait ni la gouvernance ni l’administration de l’État, le décrivant comme un instrument utilisé par d’autres pour atteindre leurs objectifs. Il a ajouté : (Hemedti est comme un poisson qui, après avoir mangé, saute en arrière et tombe dans le caniveau), indiquant que ses ambitions politiques ont dépassé ses capacités. Il a souligné que le gouvernement ne voit aucun avenir pour la milice, ni dans le domaine politique ni dans le domaine militaire.
Gibril a accusé la milice de tenter d’effacer l’histoire du Soudan en détruisant les institutions publiques et les sites patrimoniaux, affirmant : « La milice a tout détruit, des musées aux routes en passant par les institutions de l’État. » Il a souligné que la guerre est difficile et très coûteuse, et que le soutien financier et militaire fourni aux milices est libre, tandis que l’armée peine à se procurer des armes en raison des restrictions imposées au Soudan.
Il a ajouté : « Même lorsque nous trouvons l’argent pour acheter des armes, nous rencontrons des difficultés pour les faire entrer dans le pays en raison du blocus. »
Gibril a parlé franchement des répercussions de la guerre sur l’économie soudanaise, expliquant que le pays a perdu 80 % des revenus qu’il percevait de Khartoum avant le déclenchement de la guerre.
Il a expliqué que lorsque le gouvernement s’est installé au Port-Soudan, ses revenus ne dépassaient pas 55 millions de livres soudanaises. Aujourd’hui, cependant, ils dépassent 900 milliards de livres soudanaises, même si ces revenus restent limités.
Gibril a souligné qu’aucune entité ni aucun pays n’a apporté de soutien financier direct au gouvernement, notant que certains pays ont peut-être fourni un soutien militaire à l’armée, mais que celui-ci ne passait pas par le ministère des Finances.
Il a ajouté que l’érosion de la valeur de la monnaie nationale était normale pendant la guerre, en raison de la demande accrue de devises étrangères. Il a souligné que le gouvernement était contraint d’emprunter auprès de la Banque centrale pour mener à bien ses activités quotidiennes.